Ancestrale, la médecine tibétaine considère l’état de santé comme un équilibre entre les 3 énergies (ou humeurs) qui nous composent : le vent, la bile et le phlegme. La tâche du praticien de massage tibétain est tout d’abord de diagnostiquer les causes des déséquilibres, puis de rétablir l’harmonie entre ces énergies par des massages et thérapies appropriés.
Origines de la médecine tibétaine
La médecine tibétaine, appelée Sowa Rigpa en tibétain, ou « science de la guérison », est une médecine très ancienne. Elle prend ses sources dans l’Himalaya, au sein du chamanisme Bön aux environs du mont Kaïlash.
Au 7ème siècle dans le Royaume de Shang Shang, le roi du Tibet Songtsen Gampo organise le premier congrès de médecine. Les savoirs des médecines indienne, chinoise, grecque, byzantine et arabe y sont alors réunies.
Yuthok Yonten Gonpo l’Ancien, père de la Médecine Tibétaine
Au 8ème siècle, le roi Trisong Detsen invite le maître tantrique Padmasambhava, introduisant ainsi le bouddhisme au Tibet. Ce dernier invita à son tour de grands médecins venus de tous horizons (Népal, Chine, Grèce…). Le médecin du roi, Yuthok Yonten Gonpo l’Ancien, rédigea alors le Gyu Shi, Les quatre tantras de médecine. Ce livre fondateur est considéré aujourd’hui comme un trésor spirituel d’origine divine. Il créa également la première école de médecine tibétaine. Yuthok l’Ancien reste dans l’histoire comme le père de la médecine tibétaine tant ses compétences médicales étaient extraordinaires. Tout au long de sa vie, il reçut des enseignements et transmissions de diverses traditions. Il rédigea de nombreux livres sur la médecine, l’astrologie et les pratiques spirituelles. A l’âge de 125 ans, Yuthok laissa son corps dans la plus haute réalisation, le corps d’arc-en-ciel complet.
Yuthok le Jeune : une vie dédiée au Gyu Shi
Au 12ème siècle, son descendant Yuthok le Jeune, considéré comme sa réincarnation, reçut à l’âge de 14 ans le Gyu Shi. Il n’a eu de cesse ensuite de le commenter et de l’enrichir de savoirs acquis lors de voyages initiatiques. C’est à lui que nous devons la version actuelle du Gyu Shi. Yuthok le Jeune enseigna également le Yuthok Nyingthig, « l’essence du cœur de Yuthok », les pratiques spirituelles secrètes familiales dont le secret du corps d’arc-en-ciel. C’est lui qui donna à Sowa Rigpa le sens de « nourriture de la conscience ». Doté de savoirs et de compassion immenses, Yuthok réalisa certains prodiges et fut considéré comme un Mahasiddha (grand détenteur de facultés parfaites). A 76 ans, il réalisa à son tour le corps d’arc-en-ciel complet.
La spiritualité est indissociable de la médecine tibétaine, c’est la caractéristique de Sowa Rigpa. Cependant elle n’est pas considérée comme une médecine bouddhiste, plutôt comme la « médecine des homme sages. »
Les principes de la médecine tibétaine
Trois énergies vitales issues des cinq éléments
Cette médecine des hommes sages, à la compréhension yogique du corps énergétique, considère l’existence de trois énergies vitales :
- l’énergie rLung, reliée à l’Air,
- l’énergie mKhrispa, reliée au Feu,
- l’énergie BadKan, reliée à la Terre et l’Eau.
Ces trois énergies sont elles-mêmes issues des cinq éléments (espace, air, feu, eau et terre), source de tout ce qui existe dans l’univers. Elles nous
nous constituent et ont des fonctions très précises dans notre corps et notre esprit. L’art d’être en bonne santé est de maintenir ces trois énergies ou trois humeurs en équilibre.
Pour aller plus loin : voir l’article L’art tibétain de la guérison par D. Pawo
Le diagnostic
Lorsque je vous reçois pour un soin de médecine tibétaine, je prends le temps du diagnostic pour vérifier votre condition. J’observe tout d’abord votre silhouette et tous les signes distinctifs dans votre apparence pour connaître l’énergie prédominante en vous. Je peux ainsi établir votre profil énergétique. J’examine ensuite particulièrement vos yeux, votre langue et parfois, selon les raisons de votre venue, j’analyse un échantillon d’urine que je vous aurai demandé d’apporter.
La palpation de points ou zones douloureux m’offre des renseignements sur la nature de votre déséquilibre.
Je prends également vos pouls : en déterminant la qualité de leurs pulsations, qui sont en résonance avec vos organes internes, je peux percevoir de précieuses indications concernant votre état de santé.
Enfin, dans une troisième phase, je vous interroge sur vos antécédents, votre mode de vie, votre régime alimentaire, votre sommeil et aussi vos rêves. En effet, l’analyse de rêve permet de décrypter certains signaux sur la nature du déséquilibre.
Les approches thérapeutiques
Les quatre méthodes thérapeutiques pour prévenir des déséquilibres et rétablir l’équilibre sont :
- l’alimentation,
- le style de vie,
- la médication,
- les thérapies externes telles que le massage, la moxibustion, les thérapies vibratoires, les ventouses, compresses ou encore la balnéothérapie.
Chacune de ces méthodes de traitement naturelles est associée à l’utilisation d’un mantra spécifique, lui ajoutant une dimension vibratoire et spirituelle. Selon vos besoins, je peux également vous prescrire des exercices de Yoga Nejang, le yoga médical tibétain, visant à renforcer les fonctions de votre corps et de clarifier votre esprit. Si votre esprit se libère de ses poisons mentaux, les causes premières de votre déséquilibre ou maladie seront comme déracinées.
Pour que vous puissiez prendre conscience du fonctionnement de votre esprit et acquérir une connaissance plus profonde de vous-même, des pratiques méditatives simples vous seront conseillées.
Sorig Khang est le nom de l’académie de médecine tibétaine traditionnelle internationale fondée par le Docteur Nida Chenagtsang. Elle a pour but de sauvegarder et d’enseigner la tradition médicale tibétaine. C’est là que j’ai pu apprendre et me former en yoga Nejang, massage Ku Nyé, mantra thérapie et analyse des rêves (En savoir plus).